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Ils filent à pleine vitesse, ça siffle, ça grince, ça craque....les fusées entrent dans l'atmosphère connu, celui du plateau continental et de l'approche du Cap Finisterre...Le Golfe de Gascogne, ils l'ont quitté il y a bien longtemps ! Près de 80 jours....

Ce suspense de fin de course fait déjà couler beaucoup d'encre et ce n'est pas terminé. Tous les experts de la météo et du routage font tourner les ordinateurs... mais si les premiers concurrents sont attendus dans la journée de mercredi aux Sables d'Olonne, impossible de donner l'ordre du quinté !

Immersion sonore avec Boris Herrmann



Malizia II Transat JV 2

quelques mots des marins ce matin

Louis Burton : « Il y a deux grandes options : j’ai tranché »

« J’ai hâte que ça se termine, il y a un peu de fatigue. C’est la fin des réserves de nourriture et d’eau. Ça donne envie d’arriver, il y a beaucoup d’excitation sur la régate. J’essaie d’aller le plus vite possible.

Cette nuit sur ce bord a été compliquée. J’étais à l’attaque, mais ça partait au tas. J’ai levé le pied, surtout que les voiles commencent à être fatiguées. Il fallait trouver un compromis pour soulager un peu le bateau.

C’est intéressant ce qui se passe sur la course. Après, on n’est pas dans le meilleur état physique pour ça... Mais c’est ce qui rend le truc encore plus génial et passionnant. Il va falloir s’arracher, bien dormir. J’en ai profité pour me reposer cette nuit, je suis d’attaque. Avec le nombre d’empannages à faire, il peut se passer encore plein de choses jusqu’à l’arrivée.

J’ai quelques messages de la terre qui me permettent de ressentir l'émulation de l’arrivée. Ça donne envie de trouver les forces pour s’arracher jusqu’au bout pour faire un beau spectacle.

Il y a deux grandes options : Nord ou Sud. J’ai tranché, maintenant il faudra être opportuniste et faire de la vitesse dès que l’on peut. »

Yannick Bestaven : « C’est toujours revenu par derrière »

Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), 5e au pointage de 9 heures à 220 milles du leader et bénéficiant d'une bonification de temps de 10h15, était en visio ce lundi 25 janvier.

« J’évite de penser à l’arrivée. Pour l’instant, je me concentre sur la navigation et sur ce que j’ai à faire. Je navigue comme je l’ai fait pendant toute la course, sans me préoccuper du temps qu’il reste avant l’arrivée.

J’ai fait des bonnes performances cette nuit. Je fais une route Nord pour aller chercher le front dépressionnaire, j’ai eu du vent assez fort avec des grains à 35 nœuds. J’ai récolté ce que je suis allé chercher. J’étais un peu surtoilé. Ça m’a permis de valider ma réparation d’enrouleur. C’est bien d’avoir du vent et d’attaquer ! Je peux me servir de mes voiles creuses de portant.

Les fichiers météo ne sont pas totalement calés pour la suite. J’ai l’impression que je vais revenir avec de l’air avec le deuxième front. Ça pourrait être à mon avantage. Tout sera une question de 'timing' et d’écart avec les autres. Il faut que je sois le premier à attraper les fronts en espérant que ça tamponne un peu pour les autres. Après tous les coups de Trafalgar de cette course, il faut être un peu opportuniste ! Depuis le Brésil, les conditions météo n’étaient pas vraiment avec moi.

Je regarde un peu la route que font les autres, bien sûr. Mais le plus important est de faire la route la plus rapide avec mon bateau par rapport à l'endroit où je me trouve pour rejoindre les Sables-d’Olonne.

Terminer un Vendée Globe, en soi, c’est génial. C’est toujours revenu par derrière sur cette édition. Les scénarios sont vraiment historiques, cette fin de course est historique ! C’est super de pouvoir vivre cette aventure et cette régate. »

Boris Herrmann : « Je suis relativement détendu »

"Mon choix de route pour les prochains jours est un mélange des résultats des routages calculés et du moment précis de la bascule de vent ici sur place. Je navigue actuellement sur une amure rapide, je ne suis pas ralenti dans les vagues et je continue vers le nord, vers la brise plus forte. Toutes les 12 heures, nous recevons de nouveaux fichiers météorologiques et on fait des réajustements en conséquence, tout en surveillant les changements de direction de vent et le mouvement du front. Le reste, c'est de l'intuition et des sensations. Pour l'instant, le résultat reste encore très ouvert, mais jusqu'à présent, tout va bien pour nous. Je suis content avec ma position actuelle.

Je pense que le dernier jour sera super excitant et l'arrivée elle-même aussi, car nous suivrons tous la même route en venant du nord-ouest – ce sera certainement une pure course de vitesse sur la dernière ligne droite de 450 milles. L'angle du vent sera d'environ 120°, ce qui signifie du « foiling » pur et des vitesses très élevées pour nous. Nous entrerons dans le golfe de Gascogne à pleine vitesse, juste avant que la forte dépression ne s’approche par l'ouest. Ce sera incroyablement excitant et serré, les positions pourront encore changer à ce moment-là. Et le temps de compensation de plus de 10 heures pour Yannick Bestaven, c'est bien sûr énorme. Si nous naviguons à une vitesse de 20 nœuds, cela signifie 80 milles nautiques parcourues en quatre heures. Donc, Yannick peut être 80 milles derrière moi et me battre encore. 

Je me suis beaucoup battu pendant ce Vendée Globe, ne trouvant pas vraiment de bonnes conditions pour moi dans le sud. En ce moment, c'est une navigation fantastique et en fait, je suis relativement détendu. Malgré la houle ici, j'ai réussi à trouver un angle par rapport aux vagues où le bateau navigue très bien. Il fonctionne tout simplement et je suis automatiquement détendu. De plus, il fait encore assez chaud et il y a du soleil, contrairement à hier, mais je pense que c'est le dernier jour des prochains mois où je suis assis dehors en T-shirt."